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      La Busserole pour aider les problèmes urinaires

      (Vitalité Québec, mai 2001)

      Notre société moderne est agressée par un fléau de nouvelles maladies systémiques. Ces maladies, telles que le syndrome de fatigue chronique, la fibromyalgie ou le syndrome X, augmentent dans nos sociétés modernes à un rythme alarmant. Ce sont avant tout des maladies «de terrain» qui se manifestent dans les sociétés dites civilisées. Voilà pourquoi elles sont souvent qualifiées de «maladies de civilisation».

      Parmi les plantes les plus efficaces pour lutter contre ces maladies, mentionnons les plantes altératives1. Pour une définition de ce type de plantes et de leur action sur les systèmes circulatoire, respiratoire, digestif, urinaire, reproducteur, musculo-squelettique, nerveux et immunitaire, voir l’édition de novembre 2000 (noo 39) de Vitalité Québec Mag («Boîte aux herbes», pp. 36 à 39).

      Dans cet article, je mettrai l’accent sur l’une de ces plantes, la busserole, ou baie d’ours, et son effet sur le système urinaire.

      Noms latins : Uva ursi, Arctostaphylos uva-ursi

      Noms français communs : busserole, baie d’ours

      Nom anglais commun : bearberry

      Parties utilisées : feuilles

      Agents phytoactifs connus :  arbutine, méthylarbutine

      Propriétés : adoucissante, altérative, antimicrobienne, astringente, diurétique

      Utilisations : la baie d’ours a une action astringente et antiseptique qui s’exerce surtout sur les membranes du système urinaire. Elle adoucit, tonifie et fortifie ces tissus. L’Uva ursi est très prisée lorsqu’il y a des pierres ou une ulcération aux reins ou à la vessie2. Il a aussi été démontré qu’elle était efficace contre les infections du système urinaire, telles que les pyélites et les cystites. La busserole est indiquée dans les cas de catarrhe du système urinaire. Elle est aussi souvent utilisée comme complément aux formules pour la prostate.

      L’un des principes actifs majeurs de la busserole est l’arbutine. Cette substance s’est avérée efficace contre plusieurs micro-organismes, dont la bactérie E. coli et les staphylocoques. Par contre, les activités antibiotiques et antiseptiques de l’Uva ursi dépendent de la conversion, dans la vessie, de l’arbutine en hydroquinone. Or, cette action n’a lieu que si l’urine est suffisamment alcaline. Des composés présents dans les feuilles entières, ou dans les teintures de feuilles, alcalinisent l’urine afin de favoriser cet effet3. Cela explique probablement, en partie du moins, pourquoi la feuille entière est plus efficace que l’arbutine isolée. C’est aussi une indication qu’il est préférable d’adopter un régime alcalinisant lors de l’utilisation de la busserole.

      Toxicité : la consommation à long terme de la busserole peut causer une coloration verte, sans danger d’ailleurs, de l’urine. Murray et Pizzorno indiquent qu’aussi peu que 15 grammes peuvent produire des symptômes chez certains individus4. La posologie normale est d’environ 900 à 3000 mg par jour, soit un maximum de 1/5 la dose considérée comme toxique par ces auteurs. Cependant, ils se basent sur des études effectuées sur l’arbutine isolée. Considérant que la busserole est utilisée à grande échelle dans le monde, il n’y a eu aucun cas d’intoxication déclaré depuis les vingt dernières années et que la grande majorité des phytothérapeutes indiquent qu’elle est essentiellement non toxique, il ne faut pas s’alarmer.  Ne pas prendre cette plante durant la grossesse cependant.

      Posologie

      Infusion – Verser 250 ml d’eau bouillante sur 1 à 2 cuillères à thé de feuilles séchées et laisser infuser 10 à 15 minutes. Prendre trois fois par jour.

      Teinture – 2  à 4 ml de teinture trois fois par jour.

      Utilisation conjointe : on peut l’utiliser avec de l’hydraste ou de l’échinacée et du millepertuis lors d’infections urinaires. Avec Serenoa également dans les cas de prostatites.

      Références

      1 Pour le nom, ainsi que pour la catégorie d’action des plantes, les références principales sont les suivantes:  E.F. Steinmetz, Codex Vegetabilis, 1957; British Herbal Medicine Assn., British Herbal Pharmacopea, 1990; Organisme mondial de la santé, Pharmacopée européenne, 1990 et The International Pharmacopea, 3e éd., 1977.

      2The Merck Index, 5e éd., Merck & Co., 1940.

      3 W. Mitchell, Naturopathic Applications of the Botanical Remedies, Bastyr College, 1983.

      4 Michael Murray & Joseph Pizzorno, A Textbook of Natural Medicine, John Bastyr College Publications, 1987.