(Vitalité Québec, Juin 2005)

Les problèmes intestinaux constituent l’un des fléaux de la société moderne industrialisée. Loin de n’être qu’un problème localisé, les désordres intestinaux affectent une myriade de systèmes du corps. En effet, les divers désordres intestinaux, qu’ils soient bénins ou malins, aigus ou chroniques, ont un impact majeur sur la santé globale de la personne. Qu’ils soient de la constipation ou de la diarrhée, ou une maladie majeure telle que la maladie de Crohn, ils peuvent avoir des effets néfastes soit en les déclenchant, soit en les exacerbant. Parmi les problèmes associés aux désordres intestinaux, nous retrouvons les suivants :

• Allergies
• Arthrite
• Cancer
• Dysbiose (candidiose, parasitose)
• Fatigue
• Hyperactivité
• Hypercholestérolémie
• Hyperoestrogénisme (endométriose, fibromes, etc.)
• Hypertension
• Maladies dégénératives diverses
• Malnutrition (par malabsorption)

Nous avons donc affaire à un phénomène, peu reconnu par la médecine officielle, mais ayant des répercussions vitales sur la santé. 

Nous commencerons donc par une définition des divers problèmes intestinaux majeurs et nous terminerons par les recommandations naturelles appropriées.

La santé commence dans le colon

Ce trouble, le plus répandu de tous, peut être défini par l’émission de moins de trois selles par semaine pendant au minimum plusieurs mois de suite. Du côté naturopathique, nous pourrions aller jusqu’à suggérer que la personne qui n’a pas une selle complète quotidiennement est constipée. 

D’après certaines statistiques, la constipation concerne au moins un individu sur trois (33%), et peut-être jusqu'à 50% de la population. 

Le plus souvent, la constipation n’a d’autre origine qu’un manque d’exercice, une consommation insuffisante d’eau, une alimentation contenant trop de sucres ou d’alcool, une flore microbienne insuffisante ou une alimentation insuffisamment riche en fibres apportées par les céréales, les légumes et les fruits. 

Par ailleurs, l’abus de laxatifs, même naturels, y contribue aussi. L’intestin risque alors de devenir paresseux et de ne plus se contracter.

Il arrive aussi que la constipation s’associe à un « intestin irritable », sujet aux ballonnements et aux douleurs. Dans ce cas, il n’est alors pas rare que la constipation alterne avec des diarrhées. 

La diarrhée

La diarrhée se définit par l'émission de selles trop rapides et trop liquides. Une diarrhée est chronique quand elle évolue depuis plus de deux ou trois semaines.

La prise de médicaments agressifs pour la muqueuse intestinale peut jouer un rôle majeur, tout comme celle des antibiotiques. Par contre, les colites inflammatoires représentent probablement les causes organiques les plus fréquentes de diarrhée chronique chez l'adulte. 

Certains chercheurs suggèrent qu’une diarrhée chronique puisse être causée par un déficit enzymatique primitif ou secondaire (déficit en lactase). L'arrivée trop importante des acides biliaires dans le colon provoque en effet une diarrhée. La vésicule sécrétera trop de bile si le foie est surchargé ou s’il y a une trop grande consommation de gras ou sucres. 

Les diarrhées peuvent aussi être causées par des présences microbiennes (dysbiose), parasitaires (parasitose) ou fongiques (candidose).

Les diverticules coliques

Le diverticule est une hernie de la muqueuse à travers la paroi musculaire du colon. Son volume est variable d'un grain de mil à celui d'une cerise. La diverticulose résulte de la présence d'un nombre variable (5 à 20 en moyenne) de ces diverticules dont la paroi est saine.  Des études sérieuses démontrent qu’une alimentation pauvre en fibres, un excès de sucres simples et une flore microbienne inadéquate seraient les facteurs favorisants majeurs. 

L'inflammation de la paroi des diverticules provoque la diverticulite. La diverticulose colique est très fréquente au Québec.

Les colites

Les colites sont toutes les maladies comportant une inflammation de la paroi de l’intestin. 

Certaines diarrhées surviennent fréquemment au cours ou à la fin de traitements antibiotiques. De plus en plus d’études démontrent que le traitement antibiotique affecte la flore intestinale au point ou celle-ci peut prendre jusqu’à sept ans avant d’être refaite. Elle se manifeste par des selles fréquentes, mal liées, d'odeur fade, de couleur ocre ou vert-orangé.

La maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l'intestin. La grande majorité des études associent cette maladie avec la consommation de sucres simples. La maladie de Crohn peut théoriquement atteindre tous les segments du tube digestif, mais ses localisations préférentielles sont l'iléon (partie terminale de l'intestin grêle) et le côlon. Le rectum est très rarement touché. Le plus souvent, un seul segment intestinal est malade.

Cette maladie touche les deux sexes, et apparaît en général entre 20 et 40 ans. Dans sa forme typique, le début est lent et insidieux. Diarrhées épisodiques et vagues douleurs abdominales résument la symptomatologie pendant des mois ou des années.

Lorsque la maladie est bien installée, la diarrhée, d'intensité moyenne, parfois grasse, rarement sanglante est le symptôme principal. Des douleurs fixes et continues y sont associées. L'amaigrissement, la fièvre sont d'autres symptômes importants. Les signes varient selon l’endroit où se présentent les lésions. Chez l'enfant, il peut y avoir retard de croissance.

La maladie de Crohn se manifeste également par des symptômes non intestinaux qui incluent des manifestations articulaires de type arthritique, la polyarthrite et la spondylarthrite ankylosante. Il existe des signes cutanés et muqueux ainsi que des troubles hépatiques. Finalement, des fistules génitales sont possibles.

Côlon irritable

Les études épidémiologiques nous démontrent que pour cette maladie, tout comme pour la maladie de Crohn, les diverticules, colites et polypes, c’est l’alimentation qui joue un rôle prédominant.

Ses manifestations ne sont pas uniquement des spasmes, comme on l’a longtemps cru. Mais il s’agit plutôt d’un phénomène complexe du système digestif influencé par des facteurs alimentaires, mais également psychologiques. Diarrhées ou constipation parfois, en alternance, sont généralement accompagnées de ballonnements et d’une sensation d’inconfort ou des crampes. Ces troubles sont généralement diffus et vont et viennent souvent pendant plusieurs années. Survenant plus facilement après les repas, ils ne perturbent pas le sommeil des patients. L’irrégularité des selles et les flatulences sont les principaux symptômes, qui peuvent varier d’un patient à l’autre et au cours du temps.

Plusieurs des facteurs favorisant la survenue de ces troubles ont ainsi pu être identifiés.

Que peut-on faire alors ?

Principes alimentaires de base :

1. Éviter tout irritant intestinal, incluant les fruits acides, les boissons gazeuses, le café. 
2. Éviter les produits laitiers et le gluten pour une période d’au moins 3 semaines et les réintroduire après.
3. Supprimer les sucres simples. Dans le cas de la maladie de Crohn, colites ulcéreuses ou syndrome du côlon irritable, supprimer tous les sucres simples incluant les sucres bruts, le miel, la mélasse et le jus de fruits naturels.
4. Dans le cas de diarrhées, de diverticules, de la maladie de Crohn, colites ulcéreuses ou syndrome du côlon irritable, il peut être nécessaire de commencer la consommation de légumes en les cuisant. 
5. La consommation de viandes devrait être restreinte à celles qui ne contiennent que peu d’acide arachidonique. Préférer le poulet et la dinde de grains. La consommation de poisson devrait être occasionnelle, due à la présence de mercure.
6. Éviter la consommation d’eau chlorée.

Principes de supplémentation (idéalement utilisés sous supervision d’un professionnel de la santé) :

1. Réparer les muqueuses endommagées. Il existe plusieurs façons naturelles de réparer ces muqueuses.
2. Réduire l’inflammation. Des anti-inflammatoires naturels ne provoquant pas de symptôme chez ceux et celles qui ont de la diarrhée peuvent être utilisés. 
3. Refaire la flore intestinale avec des probiotiques (acidophilus etc.). Il est important d’utiliser de fortes doses de probiotiques, et ce, jusqu’à 20 milliards de bactéries par jour ou plus.
4. Améliorer la digestion avec des enzymes végétales avec protéases et lipases.
5. Combler les carences dues à la malabsorption.  Préférez une multivitamine en liquide ou en poudre pour une meilleure absorption.
6. Adoucir les muqueuses avec des plantes adoucissantes. 

Lors de présence de micro-organismes pathologiques, utiliser les agents antimicrobiens ou parasitaires appropriés.

Il n’est pas nécessaire de vivre avec les effets de ces divers problèmes intestinaux. Ils peuvent définitivement être traités et éliminés avec des modifications du mode de vie. Consultez un praticien de la santé (médecin holistique, naturopathe ou nutritionniste holistique) afin d’avoir un suivi personnalisé et des résultats probants rapides.