Allergies et Intolérances alimentaires - faisons la part des choses
(Vitalité Québec, Août 2005)
Les allergies alimentaires sont reliées à une variété de désordres et de symptômes. De plus, elles sont souvent insidieuses. En effet, contrairement aux réactions allergiques classiques, plusieurs aliments peuvent causer des symptômes qui se développent de quelques heures à plusieurs jours après l’ingestion de l’aliment coupable.
Parmi les symptômes ou désordres qui sont associés aux allergies, nous retrouvons, entre autres, les problèmes suivants :
- Agressivité
- Angoisse
- Anxiété
- Déficit d’attention
- Dermatites (eczéma et psoriasis)
- Désordres digestifs (oesophagites, gastrites)
- Douleurs articulaires et musculaires
- Fibromyalgie
- Hyperactivité
- Hypoglycémie
- Inflammations (incluant l’arthrite et les colites)
- Syndrome du côlon irritable
Depuis les années 80, nous connaissons une augmentation des allergies alimentaires, elles peuvent être graves, voire mortelles. Si ce phénomène est important chez les adultes, les enfants en sont les premières victimes. Qui plus est, les intolérances peuvent aussi mener à des manifestations semblables à celles des allergies. La différence entre l’allergie et la sensibilité ou l’intolérance réside seulement dans le fait que dans la première il y a un complexe immunitaire spécifique qui s’est formé. Dans le cas des intolérances ou sensibilités, la réaction est soit mécanique (le contact avec la substance) ou chimique (le corps réagit à la protéine étrangère comme il le ferait avec une drogue ou une hormone).
L’augmentation d’allergies et d’intolérances pourrait avoir plusieurs explications parmi lesquelles :
- Des modifications de comportements sociaux avec l’exposition précoce des nourrissons à une plus grande variété d’allergènes ainsi qu’à une sensibilisation éventuelle du fœtus pendant la grossesse ou du nouveau-né au cours de l’allaitement maternel.
- Une modification du potentiel allergique des aliments pendant leur transformation industrielle. On note ainsi un plus grand potentiel allergique des aliments transgéniques.
- Des contaminations survenues pendant les récoltes, le stockage, la fabrication ou le conditionnement des produits alimentaires.
- Une consommation plus fréquente d’aliments due aux modifications de la disponibilité de ceux-ci. En effet, dans le passé les gens consommaient des aliments de culture locale, et ce, en fonction des saisons. Tous les aliments n’étaient pas disponibles tout le temps. De nos jours, on peut consommer le même aliment plusieurs fois par jour, 365 jours par année.
- Les xénobiotiques sont certainement impliqués. En effet, plusieurs études suggèrent que les diverses substances étrangères présentes dans l’environnement (et donc dans l’alimentation) augmentent le risque des allergies.
Les aliments « coupables » majeurs
Les aliments les plus souvent mis à l’index sont les arachides, le blé, le gluten, la levure, le maïs, les œufs, les produits laitiers, le soya et le sucre.
Le problème majeur relié aux allergies ainsi qu’aux sensibilités est un problème d’identification. En effet, même avec les analyses les plus précises, les faux négatifs sont élevés. En d’autres mots, il est très difficile d’identifier les coupables, surtout lorsqu’il est question de sensibilités plutôt que d’allergies au sens propre.
Pourquoi les allergies et sensibilités ?
L’allergie alimentaire, tout comme la sensibilité alimentaire et l’allergie respiratoire, se développe à cause de brèches tout au long d’une chaîne physico-chimique.
- Pour qu’une allergie/sensibilité se développe, il faut évidemment être en contact avec la substance.
- En ce qui concerne les allergies alimentaires, la capacité digestive doit être compromise pour que l’allergène se retrouve intact au site d’absorption. Cette étape n’a pas lieu dans le cas d’allergies/sensibilités respiratoires.
- Si l’allergène/agent sensibilisant alimentaire n’est pas digéré, il ne devrait pas pénétrer le flot sanguin intact. L’absorption de cette substance démontre que les muqueuses intestinales sont trop perméables. Évidemment, cela se produit aussi dans le cas d’allergies/sensibilités respiratoires au niveau des muqueuses respiratoires.
- Lorsque l’allergène/agent sensibilisant pénètre le sang, il est normalement métabolisé au niveau du foie. Si le foie est incapable de le faire, ce sera alors le tour de la lymphe.
- Si la lymphe est incapable de le décomposer, il entrera alors dans le flot sanguin. C’est là que le système immunitaire tentera de détruire l’intrus ou qu’il sera mal interprété et confondu en substance endogène (endorphine, hormone, etc.).
- Le corps formera alors un complexe anticorps/antigène avec les substances étrangères qu’il n’a pu détruire. Ce complexe est une sorte de mémoire de la substance agressive. C’est cette « mémoire » qui permet une réaction allergique très rapide.
Le régime d'élimination
La seule façon certaine de découvrir un aliment suspect est de recourir au régime d’élimination. Ce régime consiste à éliminer l’allergène suspect et tous ses dérivés pour une période d’au moins trois semaines. Lorsque c’est possible, une personne peut entreprendre un régime de désintoxication hypoallergène. Après cette période, l’aliment est réintroduit à chaque repas, en fortes doses, et les symptômes sont notés. Afin d’assurer une évaluation adéquate, l’individu devra tenir un journal alimentaire et symptomatique durant toute cette période.
Travailler sur les causes de l'allergie
Il est impératif de travailler sur les diverses causes des allergies et non seulement éliminer l’allergène ou augmenter l’immunité. Voici donc quelques conseils qui peuvent aider les personnes à cette fin :
- Il faut assurer une fonction digestive optimale. La majorité des personnes qui souffrent d’allergies alimentaires ont, ou elles ont eu, des problèmes de digestion des protéines. L’utilisation d’enzymes protéolytiques de sources végétales est donc essentielle.
- Il faut refaire les muqueuses du système digestif et respiratoire. Pour ce faire, plusieurs éléments sont importants.
- les sucres aminés
- l’acide glutamique, un acide aminé qui favorise la réparation des muqueuses intestinales.
- les vitamines et minéraux qui jouent un rôle au niveau de la formation des cellules épithéliales : vitamines A et C, silice et zinc.
- les bactéries lactiques pour refaire les muqueuses intestinales.
- Il faut soutenir les organes pendant la désintoxication/élimination (particulièrement le foie) avec un programme de désintoxication approprié.
- Il faut augmenter l’immunité afin que le système immunitaire puisse détruire les substances étrangères présentes dans le sang. Pour ce faire, différents outils sont disponibles : l’ail vieilli, les vitamines A, C, B6, le sélénium, le zinc, la racine d’astragale, l’échinacée et les stérinols.
- Il est préférable de protéger les muqueuses afin que les allergènes ne puissent pas les irriter ou les traverser. Pour ce faire, une tisane de molène (bouillon blanc) pour les muqueuses respiratoires, une tisane de guimauve pour les muqueuses intestinales ou de l’orme rouge est indiquée.
- Lorsque nécessaire, on peut réduire les réactions allergiques existantes avec les substances suivantes : quercétine, vitamine C et vitamine B5 prises aux repas, œufs de caille, stérinols.
Les allergies et sensibilités alimentaires jouent un rôle significatif dans l’état de mal-être de nos concitoyens. Elles sont malheureusement souvent ignorées, et ce, au détriment de leur santé. Si vous souffrez de certains des problèmes de santé mentionnés ci-dessus et qu’il a été impossible d’en trouver la cause, songez à explorer la possibilité des allergies ou sensibilités alimentaires.
Pourquoi ne pas consulter un professionnel de la santé (médecin holistique ou naturopathe) qui a de l’expérience dans ce domaine.