Vous utilisez un navigateur non supporté.

S'il vous plaît installer la dernière version de l'un de ces navigateurs.

Ignorer
[navByCategory]
CPanier
G

    Livraison

    Options d'envoi

      Facturation

      La carte de crédit se terminant par

      Votre commande

      Nous ne pouvons pas traiter votre paiement.

      S'il vous plaît vérifier vos informations de facturation et essayez de nouveau.

      Nous vous remercions de votre commande!

      Fermer le panier

      Cancer de la peau

      Les êtres humains n’ont jamais utilisé d’écrans solaires. Ne pensez-vous pas que l’utilisation d’écrans solaires peut être plus nuisible que bénéfique ? 

      Votre question, quoiqu’intéressante, me met un peu dans l’embarras. En effet, je dois confesser que je n’utilise jamais d’écran solaire soit par principe, soit par habitude, je n’en suis pas certain. Ceci dit, votre question est importante, car elle souligne le fait que plusieurs personnes mettent encore en doute la pertinence de se protéger du soleil. Or, parmi les individus de peau blanche, le cancer de la peau (1) est maintenant le type de cancers le plus commun (2).

      Pistes à suivre et survol des enjeux

      Dans cette réponse je ne peux vous offrir qu'un survol des enjeux et quelques pistes de réflexion qui sauront, je l'espère, vous aider à faire la part des choses en ce qui concerne ce sujet particulièrement important. Comme vous le verrez, je n'arrive pas à trancher sans équivoque. 

      Un peu d’histoire

      L’amour du soleil ou de l’ensoleillement, si vous préférez, n’est pas nouveau. En effet, les protagonistes de l’approche naturelle à la santé ont toujours encouragé l’ensoleillement. Pensons à Hippocrate, l’un des premiers médecins à avoir mentionné l’héliothérapie, ou thérapie par l’ensoleillement  (3). Dans l’un de ses livres, il conseille la marche à nu afin de profiter au plus de l’effet diététique et sédatif du soleil.

      Les naturopathes faisaient aussi l’éloge de la cure par le soleil. La philosophie naturelle hippocratique ne tardait pas à faire l’éloge de l’ensoleillement.  

      Paul Carton

      Le médecin naturiste français, Paul Carton, disait qu’« En bronzant, l'homme assimile et emmagasine des forces solaires sous forme d'un pigment brun."  (4)

      André Passebecq

      Ce grand naturopathe français écrira «La nature a certainement voulu que l’homme vive nu… L‘intention du Créateur n’était-elle pas que tout être vive en contact avec le soleil…"(5)

      Raymond Barbeau

      Ce naturopathe québécois que certains considèrent, non sans mérite, comme le père de la naturopathie québécoise, dédia une partie importante du chapitre 11 de son livre  «Votre santé par la naturopathie à l’héliothérapie». « L’héliothérapie est un art de grande importance qui remonte au début de l’humanité. Le soleil a eu ses adorateurs. Il est le meilleur remède, si l’on se fie à Hippocrate.  (6)

      Charles Atlas

      Celui qui créa l’un des cours de « fitness » les plus durables de l’histoire nota à la 7e leçon de son cours « Lorsque possible vos bains d’air devraient être pris en se dorant au soleil ». (7)

      Santé naturelle et ensoleillement étaient donc intimement liés. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le terme naturiste, qui faisait initialement référence à celles et ceux qui s’intéressaient à un mode de vie naturel, est devenu presque exclusivement synonyme avec nudisme  (8). D’ailleurs, au Québec l’un des premiers mouvements voués à la santé naturelle et fondé par le Dr Jean-Marc Brunet, se nomma  le Mouvement naturiste social.(9)

      L’ensoleillement est thérapeutique

      L’effet d’ensoleillement le mieux documenté est la production de vitamine D (10). En effet, chez l’humain, la vitamine D est produite à partir de 7-déhydrocholestérol qui est converti en vitamine D lorsque la peau est exposée aux rayons ultraviolets du soleil. Or, comme nous le savons, la production accrue de vitamine D améliore le métabolisme osseux, augmente la capacité immunitaire, améliore l’humeur et  la santé cardiovasculaire (11)  et semble même améliorer l'état de santé chez les gens ayant des maladies auto-immunes.(12)

      Étant donné tous ces bienfaits, la question qui se pose alors à nous est "pourquoi donc devrait-on utiliser des écrans solaires?"

      Couche d'ozone amoindrie

      L'amoindrissement de la couche d'ozone est sans contredit le phénomène environnemental le mieux documenté lorsqu'il s'agit du développement de cancer de la peau. Avec la réduction de cette couche protectrice, les niveaux de rayons UV potentiellement cancérigènes augmentent. Il s'en suit une augmentation épidémiologiquement vérifiable de cas de cancer de la peau (13)

      C'est ici, en grande partie, que les protagonistes des écrans solaires développent leur argumentation. Ils soulignent que si l'ensoleillement est naturel et bénéfique, le taux de rayons UV maintenant présents ne l'est pas. Si notre "ensoleillement" est dénaturé, nous ne pouvons plus nous fier à des outils purement naturels. Les écrans solaires deviennent donc, selon eux, un mal nécessaire(14).

      Polluants environnementaux accrus

      Malgré le fait que la déplétion de la couche d'ozone demeure le facteur le mieux documenté en ce qui concerne le cancer de la peau, ce n'est qu'un facteur parmi plusieurs. En effet, la présence dans l'environnement de diverses substances chimiques qui n'existaient pas il y a mille ou même cent ans est un facteur non négligeable dans le développement de cancers de la peau (15).

      L'argument ici, comme pour l'amoindrissement de la couche d'ozone est donc que la protection de la peau est essentielle afin de faire face à ces diverses substances étrangères - nous avons déjà fait référence aux xénobiotiques dans cette revue dans le passé - dont plusieurs semblent augmenter les effets cancérigènes des radiations UV.

      Couleur de la peau

      Les individus de peau foncée risquent considérablement moins de développer un cancer de la peau, car la mélanine, protéine pigmentaire de la peau, protège la peau contre les effets oxydatifs des rayons UV. Ces différences ethniques et raciales ont été soulignées entre autres par le Center for Disease Control and Prevention des États Unis.(16)  Quelqu'un comme moi, qui a un teint méditerranéen a donc moins de soucis à se faire en matière d'ensoleillement que quelqu'un à la peau nordique. Ce facteur doit être pris en considération lorsqu'il est question d'ensoleillement.

      Ensoleillement progressif

      L'ensoleillement intensif et non progressif est un phénomène relativement récent dans l'histoire de l'humanité. En effet, il y a mille ans une personne nordique, donc à la peau pâle, ne pouvait pas passer en quelques heures d'un climat froid et sombre à une plage tropicale ensoleillée. Chez les personnes à la peau pâle, les Nordiques par exemple, l'ensoleillement était progressif avec l'arrivée graduelle de l'été, la peau s'adaptait graduellement.

      Plusieurs facteurs sont donc à prendre en considération lorsqu'il s'agit d'évaluer l'impact de l'ensoleillement sur notre peau, et par le fait même la pertinence d'utiliser un écran solaire. Du côté médical la grande majorité des experts s'accordent pour recommander l'utilisation d'écran solaire(17). Par contre, il y en a qui continue à souligner les désavantages et dangers de l'utilisation de ces écrans.

      Les "anti-écrans"

      Une étude publiée dans l’International Journal of Cancer souligne que les individus utilisant de l'écran solaire avaient autant de risque de mélanome que ceux qui n'en utilisaient pas. Selon eux, les gens utilisant de l'écran solaire passent beaucoup plus de temps au soleil, se sentant protégés, et augmentent ainsi le risque de mélanome(18). Une étude semblable arriva à la conclusion que les écrans qui ne bloquent que les UVB, et pas les UVA, augmentent le risque de cancer de la peau (19).

      Dans ces deux cas, la solution au problème est simple. Premièrement, ne prolongez pas votre session d'ensoleillement simplement parce que vous avez appliqué de l'écran solaire. Deuxièmement, assurez-vous que l'écran que vous utilisez a un spectre large assurant la protection contre les UVA et UVB.

      Les facteurs les plus inquiétants

      Plusieurs études ont démontré que certaines nanoparticules et autres ingrédients utilisés communément dans les écrans pouvaient induire du cancer de la peau(20). Dans la version 2.0 de sa monographie pour les écrans solaires Santé Canada requiert d'ailleurs que les étiquettes d'écrans solaires contenant de l’acide alpha-hydroxyle (AAH) et/ou du rétinol comportent la mention "...peut (peuvent) augmenter la sensibilité au  soleil et entraîner une brûlure de  la peau. Réduire l'exposition au  soleil pendant l'utilisation du produit et la semaine suivant son utilisation."(21)

      Un nombre important d'études ont aussi souligné le fait que l'application d'un écran solaire sur la peau peut initier le développement accru de radicaux libres.(22) Or, le problème ici est que justement, les radicaux libres causent du dommage à l'ADN et par le fait même peuvent accélérer le vieillissement de la peau(23) et promouvoir le développement de cancer(24).

      C'est ce phénomène de la production de radicaux d'oxygène, ou de radicaux libres, qui pose le plus grand problème quant à l'utilisation sécuritaire des écrans solaires. Eh oui, si nous ne les utilisons pas nous risquons le développement de cancer de la peau et si nous les utilisons, nous risquons le développement de cancer de la peau. Nous sommes "damnés si nous ne le faisons pas et damnés si nous le faisons."

      Que faire alors?

      Si vous décidez d'utiliser un écran solaire

      Utilisez un écran avec un excellent coefficient de protection et avec un spectre qui protège à la fois des UVA et UVB. La qualité des écrans varie grandement, renseignez-vous afin de pouvoir choisir judicieusement.

      Ne restez pas plus longtemps au soleil simplement parce que vous avez appliqué un écran solaire.

      Nettoyez bien votre peau en sortant du soleil afin d'en éliminer les particules résiduelles.

      Augmentez votre consommation d'antioxydants. Particulièrement les vitamines A, C et E et le sélénium. Ainsi que les flavonoïdes et les divers caroténoïdes. Le bêta-carotène, un précurseur de vitamine A, est particulièrement indiqué. Si vous prenez un supplément d'antioxydants, prenez-en un qui soit complet afin de bénéficier de la synergie de ces nutriments. 

      L'utilisation d'antioxydants topiques, spécialement formulés pour être appliqués sur la peau en accroît significativement la concentration. La concentration cutanée en vitamine C, par exemple, est de 20-40 plus grande que celle obtenue par voie orale.(25)

      Finalement, préférez un écran solaire qui utilise des oligo-éléments naturels tel que le zinc et l’oxyde de titane plutôt que ceux qui contiennent des agents bloquants chimiques.

      Si vous décidez de ne pas utiliser un écran solaire

      Prenez du soleil très graduellement. Plus votre peau est pâle plus l'ensoleillement doit être TRÈS GRADUEL et sur plusieurs jours.

      Ne restez pas au soleil longtemps, entrecoupez vos périodes d'ensoleillement par des périodes à l'ombre.

      Si vous vous brûlez au soleil, appliquez rapidement du gel d'aloès afin de réduire l'inflammation et arrêter le dommage cutané.

      Assurez-vous de très bien vous hydrater.

      Augmentez votre consommation d'antioxydants. Voir le numéro 4 de la section précédente.

      Finalement, l'utilisation d'antioxydants topiques tel que mentionné plus haut protège et même renverse le dommage cutané(26).

      Références

      1. A noter que même s'il y a différents types de cancer de la peu, je vais utiliser le mot cancer au singulier puisque cet article ne fais pas de distinction entre les différents types de cancers cutanés.

      2. T.L. Diepgen andV. Mahler The epidemiology of skin cancer British Journal of Dermatology Volume 146, Issue Supplement s61, pages 1–6, April 2002

      3. Woloshyn, Tannia Anne Our Friend the Sun, Osler Library of the History of Medicine, McGill University (2011) 

      4. Vasey, Christopher L’Hippocrate du XX siècle, Le Message du Dr. Carton, Éditions Trois Fontaines (1992)

      5. Passebecq, André Les facteurs naturels de santé, Tome II, Vie & Action (1984)

      6. Barbeau, Raymond Votre santé par la naturopathie Éditions Natura (1967)

      7. Atlas, Charles DYNAMIC-TENSION® bodybuilding and fitness course are ©2000 Charles Atlas, Ltd.

      8. Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme : le mythe du retour à la nature, Presses universitaires de Rennes, 2004

      9. Notice biographique, Bibliothèque et Archives nationales du Québec http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=201012091228231181&p_centre=06M&p_classe=P&p_fonds=264&p_numunide=2231.

      10. Wacker M, Holick MF. Sunlight and Vitamin D: A global perspective for health. Dermatoendocrinol. 2013 Jan 1;5(1):51-108

      11. M. Nathaniel Mead, Benefits of Sunlight: A Bright Spot for Human Health, Environ Health Perspect. 2008 Apr; 116(4): A160–A167

      12. Michael F Holick Sunlight and vitamin D for bone health and prevention of autoimmune diseases, cancers, and cardiovascular disease, Am J Clin Nutr December 2004 vol. 80 no. 6 1678S-1688S

      13. Figueroa, F. López , Climate Change and the Thinning of the Ozone Layer: Implications for Dermatology  Actas Dermo-Sifiliográficas (English Edition) 2011, Vol.102(5):311–315, doi:10.1016/S1578-2190(11)70813-7

      14. Barbara  A.  Gilchrest    Sun  protection  and  Vitamin  D:  Three  dimensions  of  obfuscation   The Journal  of  Steroid  Biochemistry  and  Molecular  Biology  March  2007,  Vol.103(3):655–663p

      15. C.  Baudouin,  M.  Charveron,  R.  Tarroux,  Y.  Gall,  Environmental  pollutants  and  skin  cancer,  Cell Biology  and  Toxicology10-2002,  Volume  18,  Issue  5,  pp  341-348

      16. Skin  Cancer  Rates  by  Race  and  Ethnicity,  Centers  for  Disease  Control  and  Prevention,  révisé  27 août 2014 (http://www.cdc.gov/cancer/skin/statistics/race.htm) 

      17. Burnett  ME1,  Wang  SQ.,  Current  sunscreen  controversies:  a  critical  review.  Photodermatol Photoimmunol  Photomed.  2011  Apr;27(2):58-67.  doi:  10.1111/j.

      18. Johan  Westerdahl,  Christian  Ingvar,  Anna  Måsbäck  and  Håkan  Olsson  Sunscreen  use  and malignant  melanoma  International  Journal  of  Cancer  Volume  87,  Issue  1,  pages  145–150,  1  July 2000

      19. Edward  D.  Gorham,  Sharif  B.  Mohr,  Cedric  F.  Garland,  Do  Sunscreens  Increase  Risk  of Melanoma  in  Populations  Residing  at  Higher  Latitudes?  Annals  of  Epidemiology,  December 2007 Volume  17,  Issue  12,  Pages  956–963 

      20. NTP  TECHNICAL  REPORT  ON  THE  PHOTOCOCARCINOGENESIS    STUDY  OF    RETINOIC  ACID  AND RETINYL  PALMITATE,    National  Institutes  of  Health  Public  Health  Service  U.S.  DEPARTMENT  OF  HEALTH AND HUMAN SERVICES  (2012) 

      21. Monographie  sur  les  écrans  solaires,  Direction  générale  des  produits  de  santé  et  des  aliments, 16  novembre  2012 

      22. Hanson  KM,  Gratton  E,  Bardeen  CJ  (October  2006).  Sunscreen  enhancement  of  UV-induced reactive  oxygen  species  in  the  skin.  Free  Radic.  Biol.  Med.  41  (8):  1205–1212. Elisabetta  Damiani,  Werner  Baschong,  Lucedio  Greci.  UV-Filter  combinations  under  UV-A exposure:  Concomitant  quantification  of  over-all  spectral  stability  and  molecular  integrity. Journal  of  Photochemistry  and  Photobiology  B:  Biology  87  (2):  95–104  (2007)  J.M.  Allen,  C.J.  Gosset,  A.K.  Allen.  Photochemical  formation  of  singlet  molecular  oxygen  in illuminated  aqueous  solutions  of  several  commercially  available  sunscreen  ingredients.  Chem. Res.  Toxicol.  9  (3):  605–609.  (1996)

      23. Stadtman  ER  (August  1992).  "Protein  oxidation  and  aging".  Science  257  (5074):  1220–4. 

      24. Cairns  RA,  Harris  IS,  Mak  TW  (February  2011).Regulation  of  cancer  cell  metabolism.  Nat.  Rev. Cancer  11  (2):  85–95 Waris  G,  Ahsan  H  (2006).  Reactive  oxygen  species:  role  in  the  development  of  cancer  and various  chronic  condition.  J  Carcinog  5:  14.

      25. Burke  KE  Photodamage  of  the  skin:  protection  and  reversal  with  topical  antioxidants.  J  Cosmet Dermatol.  2004  Jul;3(3):149-55 

      26. ibid.